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Le Yoga Intégral selon Sri Aurobindo

Sri Aurobindo est une ACTION vivante, une Parole qui se réalise, et nous pouvons chaque jour, sous les mille circonstances qui semblent déchirer la terre et renverser les structures, voir le premier reflux de la Force qu’il a activée. Ce blog vous propose ses pensées, ses écrits, ses aphorismes et ses poèmes, témoignages de son action et de son yoga, présentés ici sans commentaires.

jeudi 15 août 2013

Darshan - 15 Août 2013



Libellés : Darshan

Un jour de Darshan, avec Sri Aurobindo...

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Sri Aurobindo

Sri Aurobindo
Photographié ici par Henri Cartier-Bresson

Aphorisme

Les idéalistes s'égarent ; ce n'est pas le Mental qui a créé les mondes, mais ce qui a créé le mental a créé les mondes aussi. Le mental voit mal parce qu'il voit partiellement et seulement des détails de ce qui est créé.

Les mains de Mère

Les mains de Mère

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Petit glossaire des mots sanscrits

Petit glossaire des mots sanscrits

  • âdya-shakti : l'Energie divine primordiale, la Mère transcendante
  • ahamkâra : sens de l'ego
  • ânanda : la béatitude
  • asoura : être hostile appartenant au vital mentalisé
  • asoûyâ : la peine à supporter la supériorité d'un autre, et la tentative pour l'humilier
  • âtman : le Moi , ou le Soi, ou l’Esprit sous ses deux aspects : suprême (paramâtman) et individuel (jîvâtman)
  • avidyâ : force de l'ignorance, absence de vidyâ
  • bhakti : dévotion, adoration
  • brahman : la réalité suprême spirituelle
  • chit : conscience
  • dhîra : solide, ferme ; l'âme forte et sage
  • îshwara-shakti : le principe duel du Seigneur (Ishwara) et de son pouvoir d’exécution (Shakti)
  • jîvâtman : âtman se manifestant comme jîvâ - l’âme individuelle ou conscience individuelle vraie
  • kâlî : l'aspect de destruction et de transformation de la Mère Universelle (Shakti)
  • karma yoga : le chemin des oeuvres, le yoga de l'action
  • lîla : le jeu, la manifestation en tant que jeu du Suprême
  • mâyâ : la Connaissance créatrice (dans la langue du Véda) ; par la suite : le pouvoir de l'illusion
  • mithyâ : illusion, mensonge
  • moha : égarement, ignorance, attachement à ce qui est illusoire
  • pishâtcha : démon appartenant au vital inférieur
  • pourousha-prakriti : l’Ame (Pourousha) et la Nature (Prakriti) en leur unité duelle
  • prakriti : la Nature
  • radjas : un des trois gounas, le principe de mouvement, de l'effort et de la passion
  • râkshasa : pouvoir hostile du vital intermédiaire
  • rishi(s) : catégorie d'êtres semi-divins à qui les mantras ont été révélés
  • sadhâk : celui ou celle qui effectue une recherche spirituelle et qui suit une discipline yoguique
  • sâdhanâ : la méthode de yoga et la discipline qui en découle
  • samkalpa ou sankalpa : résolution intérieure
  • satchidânanda : l’Etre divin en sa formulation triple : celle de l' Etre (Sat), la Conscience (Chit) et la Béatitude (Ananda) ; les trois termes étant concomitants et se contenant les un et les autres
  • shakti : l'énergie consciente
  • shraddhâ : la foi, la volonté de croire
  • sthira : stable, calme, solide
  • tâmasique : un des trois états de la nature (gounas), celui de l’ignorance et de l’inertie
  • vibhoûti : une émanation divine
  • vidyâ : connaissance de la réalité, conscience de l'unité

Le symbole de Sri Aurobindo

Le symbole de Sri Aurobindo
Le triangle descendant représente Sat-Chit-Ânanda. Le triangle ascendant représente l'aspiration et la réponse de la matière sous forme de vie, de lumière et d'amour. A la jonction des deux, le carré central est la réalisation, la manifestation parfaite, dont le centre est l'Avatâr du Suprême - le lotus. Les ondes de l'eau, à l'intérieur du carré, représentent la multiplicité, les différents plans de la création.

Les oeuvres écrites de Sri Aurobindo

- Jours de prison
- Les Fondements de la Culture Indienne
- Les Bases du Yoga
- Lumières sur le Yoga
- La Vie divine
- L'Evolution Future de l'Humanité
- Conversations avec Pavitra
- Métaphysique et Psychologie
- Héraclite
- Aperçus et Pensées
- La Mère
- L'Enigme de ce Monde
- Trois Upanishads (Ishâ, Kena, Mundaka) - La Bhagavad Guîtâ
- Essai sur la Guîtâ, 2 tomes
- L'Idéal de l'Unité Humaine
- Lettres sur le Yoga, 6 tomes
- La Synthèse des Yoga : Le Yoga des Oeuvres / tome 1 ; Le Yoga de la Connaissance Intégrale et le Yoga de l'Amour Divin / tome 2 ; Le Yoga de la Perfection de Soi / tome 3
- Pensées et Aphorismes, 2 tomes
- Le Cycle Humain
- Le Secret du Veda
- La Manifestation Supramentale sur la Terre
- Savitri (poème)

Toutes ces oeuvres ont été traduites en français et sont disponibles chez divers éditeurs.

Inde et Eternités...

Inde et Eternités...

Couleurs

Couleurs

Lumières

Lumières

Kolam

Kolam

Le sacré, partout

Le sacré, partout

Dans les villes

Dans les villes

Recueillement

Recueillement

Bénédiction

Bénédiction

L'Agenda

L'Agenda
L'Homme est un être de transition, il n'est pas le stade ultime, ni le couronnement de l'existence sur la terre, disait Sri Aurobindo. Cette transition de l'espèce à un autre état est la question de notre temps, de notre moment présent. C'est cette question même qui est en train d'être de plus en plus martelée à nos oreilles et dans notre coeur de femmes et d'hommes civilisés. Car nous ne sommes pas à la fin d'une civilisation, mais à la fin d'un cycle évolutif. Avec ce qu'elle appelait son « Agenda », Mère, la continuatrice de l'expérience de Sri Aurobindo, nous livre le document qui témoigne de cette évolution. Ce prodigieux recueil de plus de 6000 pages en 13 volumes, relate jour après jour, pendant vingt-deux ans, l'exploration dans la conscience du corps et sa découverte d'un « mental cellulaire » capable de reformer, reprogrammer, la condition du corps et les lois de l'espèce. C’est un véritable document de l’évolution expérimentale, une révolution de la Conscience. Cette publication a été recueillie par Satprem et enregistrée. En cliquant sur l'image, vous accédez à l'intégralité des documents audios.

Index de l'Agenda

Index de l'Agenda
Tout l’Agenda de Mère - Index. Afin de faciliter la recherche de sujets spécifiques, un moteur de recherche a répertorié les quelques 6000 pages de l’Agenda. À cause des restrictions des droits d’auteur, seule une liste sommaire des résultats avec les dates des conversations peut être affiché. Pour le texte complet, il faut se référer aux livres imprimés. Cliquez sur l’image pour accéder à cet outil précieux.

Darshan

Darshan
Les jours de Darshan sont les dates spéciales qui marquaient la vie autour de Sri Aurobindo et de Mère, à Pondichéry. Ces jours spécifiques étaient au nombre de 4 avant 1950. A cette occasion, Sri Aurobindo et Mère recevaient chaque personne qui le souhaitait, pour donner un regard, une attention particulière, un contact, une présence directe. Ces quatre évènement collectifs avaient lieu le 15 Août, anniversaire de Sri Aurobindo (né à Calcutta en 1872) ; le 24 Novembre, jour de la réalisation de Sri Aurobindo, également appelé « Siddhi Day », expérience spirituelle déterminante pour son travail intérieur, et date à partir de laquelle il a décidé de se retirer en 1926 ; le 21 Février, anniversaire de Mère (née à Paris en 1878) ; le 24 Avril, date de l’installation de Mère près de Sri Aurobindo (en 1920). Puis furent rajoutées les dates importantes suivantes : le 5 Décembre, Mahasamadhi de Sri Aurobindo (1950) ; le 17 Novembre, Mahasamadhi de Mère (1973) ; le 1er Janvier afin de fêter la Nouvelle Année ; et enfin le 29 Février, date célébrant la descente du Supramental et sa manifestation sur la terre, en 1956. Ces journées marquent encore actuellement la vie de l'ashram à Pondichéry, où sont délivrés, pour l'occasion, des messages pour tous ceux qui sont présents.
Quelques uns des disciples ou chercheurs sur la voie, qui ont cotoyé de près ou de loin Sri Aurobindo ; parmi les plus connus, notamment Mrinalini Devi, Barindra Kumar Ghose, Nivedita, Mère, Pavitra, Jean Herbert, Champaklal, Satprem, Sujata, Nirodbaran, Purani, Nolini, Sunil, Georges Van Vrekhem, Patrizia Norelli-Bachelet, Mère Meera, Bernard Delafosse, Archaka, Mâ Sûryânanda Lakshmi...

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L'auteur du blog

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MUDITA
L’art est ma passion. Dès l'age de 15 ans j'ai fréquenté l'atelier d'un peintre, à St Germain en Laye. C'est là, dans la bonne odeur de térébenthine, que j'ai confirmé ma voie. Puis j'ai entrepris la préparation des concours d’entrée aux Ecoles Nationales d’Art à l'Académie Charpentier à Paris. Reçue dans plusieurs écoles, j'ai d'abord choisi de suivre un an aux Arts Déco, puis me suis orientée vers les Beaux Arts, rue Bonaparte, où je suis restée 5 ans. C’est à 15 ans également que j’ai rencontré la pensée de Sri Aurobindo et me suis mise à pratiquer son yoga. Un moment tournée vers la psychanalyse, j'ai aussi entrepris un travail de recherche dans ce domaine, avec une approche lacanienne. Durant plusieurs années, je me suis occupé de publics difficiles et défavorisés, dans les cités, en dirigeant des Centres Culturels. Puis en 1993 j'ai créé l'Atelier du Laurier Rouge où les activités artistiques y sont explorées en lien avec la Connaissance de Soi et le Yoga. Depuis, je vis, crée et enseigne à la campagne, dans mon atelier. J'ai bien sûr séjourné plusieurs fois en Inde. "Mudita" est le nom que j'ai reçu là-bas ; il signifie "Inner Joy", la joie intérieure, le contentement...
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Mes autres sites ou blogs...

  • SITE D'ENSEIGNEMENT, STAGES ET FORMATIONS
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  • MON SITE ARTISTIQUE, MES PEINTURES
  • YOGA DE L'ART
  • GRAINE DE LUNE, PLUIE DE SOLEIL
  • CHAQUE JOUR, ECOUTE UNE FLEUR, ELLE TE DIRA...
  • LES CREATIONS DE MUDITA, BOUTIQUE EN LIGNE
  • MON PROFIL SUR FACEBOOK
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  • MANDALA POUR LE SOIN SUR FACEBOOK
 

Instants de hasard dans les pages de SAVITRI...

Tout d’abord, sortie de la trépidation affairée du mental

Subitement, comme d’une foule bruyante au marché,

Elle est entrée dans une caverne

Par la magie d’un moment d’intériorisation ;

Son moi est devenu une vacuité nue et silencieuse.

Désertée par les voix de la pensée,

Son mental fixait la nudité abyssale d’un infini muet.

Ses hauteurs s’éloignaient, ses profondeurs se refermaient derrière elle ;

Tout lui échappait et la laissait béante.

Mais quand elle est revenue à son moi pensant,

Une fois de plus elle était une créature humaine sur la terre,

Un paquet de Matière, une maison à la vue barrée,

Un mental obligé d’expliquer l’ignorance

Une force de vie comprimée dans un camp de travail

Et un monde matériel pour champ borné.

Stupéfaite et comme sans connaissance elle cherchait son chemin

Pour sortir du labyrinthe du passé ignorant de l’homme

Qui prenait la surface de la personne pour l’âme.

Alors une voix a parlé, qui habitait sur les hauteurs secrètes :

« C’est pour l’homme que tu cherches, non pour toi seule.

C’est seulement si Dieu revêt le mental humain

Et prend sur lui l’ignorance mortelle comme un manteau

Et se fait lui-même le Nain à trois pas*

Et qu’il peut aider l’homme à devenir Dieu.

Déguisée en homme, la Grandeur cosmique travaille

Et découvre le seuil mystique inaccessible

Et ouvre la porte d’or de l’immortel,

Alors, l’homme humain suit les pas humains de dieu.

Acceptant les ténèbres, tu dois lui apporter la lumière,

Acceptant son chagrin, tu dois lui apporter la félicité.

Dans le corps de la Matière, découvre ton âme née des cieux. »

* Le «Nain à trois pas» est l'un des dix Avatars qui viennent présider à chaque cycle de l'Evolution...


Livre VII, chant III


Quelques paroles sur Sri Aurobindo

(Le texte et leur auteur change régulièrement)

Séance commémorative de Sri Aurobindo, à la Sorbonne de Paris, le 5 Décembre 1955, sous la Présidence de M. Jean FILLIOZAT, Professeur au Collège de France, Directeur de l’Institut Français d’Indologie, à Pondichéry.

Voici ci-dessous l'allocution de M. Jacques MASUI, Auteur, Editeur.

"Dans un poème de salutation envoyé à Sri Aurobindo par Tagore, celui-ci termine par ces mots : « L'Inde parlera au monde par votre voix. »

Je pense que cette prédiction est en train de se réaliser et que Sri Aurobindo sera demain, avec Gândhî et Râmakrishna, Vivékânanda et quelques autres, l'un des grands porte-parole de l'Inde contemporaine.

J'imagine que beaucoup parmi vous, comme moi, ont pris connaissance de l'Inde, ont pris un premier contact avec sa pensée, avec son idéal, avec sa manière de vivre, par ce livre qui aujourd'hui date beaucoup, mais qui tout de même fut une révélation pour beaucoup également, je veux dire le Mahâtmâ Gândhî, de Romain Rolland.

Ce livre nous avait fait toucher du doigt pour la première fois qu'il existait une Inde qui vivait encore, une Inde qui allait s'ouvrir au monde et qui allait affirmer certains idéaux qui ont remué toute l'humanité.

Cette biographie de Gândhî, nous ne l'avons pas oubliée, de même que nous n'avons pas oublié celle de Râmakrishna, ni la biographie de Vivékânanda. Vous vous souvenez peut-être qu'à la fin de son Vivékânanda, Romain Rolland consacre une partie du dernier chapitre à Sri Aurobindo. Il venait de parler de Tagore, il venait de rappeler ces paroles que je viens de vous citer - l'Inde parlera au monde par sa voix - et il nous dit quelques mots de ce grand chef nationaliste. Il avait d'ailleurs cité à plusieurs reprises des extraits de son oeuvre, notamment les Essais sur la Guîtâ, au cours de ses deux biographies ; et, personnellement, elles avaient beaucoup attiré mon attention. Je me souviendrai très longtemps de ces mots, dans ce dernier chapitre, où Romain Rolland, parlant de Sri Aurobindo comme l'un des grands chefs religieux possibles de l'Inde, cite une interview donnée en 1917 par ce dernier :

« Le passé doit nous être sacré mais l'avenir encore plus ; il faut que la pensée de l'Inde s'émancipe de l'école philosophique et renouvelle son contact avec la vie. Il faut que la spiritualité de l'Inde, sortant de la caverne et du temple, s'adapte à des formes nouvelles. L'Inde tient dans son passé, un peu rouillées et hors d'usage, les clés du progrès de l'humanité. C'est de ce côté que j'ai tourné maintenant mes énergies plutôt que vers la médiocre politique, d'où la raison de ma retraite. Je crois à la nécessité de la vie de méditation et de concentration dans le silence pour l'éducation et la connaissance de soi, et pour l'emmagasinement des énergies spirituelles. Nos ancêtres employaient ce moyen, bien que sous une forme différente, et c'est le meilleur pour devenir un travailleur efficace aux grandes heures du monde. »

Ces extraits avaient attiré mon attention d'une manière particulière et, avec beaucoup de peine, je m'étais procuré quelques oeuvres de Sri Aurobindo en anglais, éditées alors à Calcutta. Immédiatement ce contact éveilla pour moi un grand intérêt, et année après année, j'étudiai cette oeuvre, tâchant de l'approfondir, tâchant de la comprendre. J'ignorais tout à ce moment-là du passé de Sri Aurobindo, si ce n'est qu'il avait été un grand chef nationaliste.

Je crois que pour le comprendre, ainsi que sa position d'intermédiaire et de réconciliateur entre l'Orient et l'Occident, il faut que nous considérions sa vie, il faut que nous considérions l'influence qu'il a reçue de l'Europe et, plus tard, tout ce qu'il a reçu de la mère patrie.

Je ne m'étendrai pas sur sa biographie, je ne me permettrai que d'en reprendre quelques points, mais j'insisterai cependant sur certains aspects qui éclairent à mon sens les grandes lignes de son oeuvre, les grandes lignes de sa conduite et peut-être aussi les grandes lignes de son programme d'éducation qu'il avait lancé durant la guerre de 1939-45, à Pondichéry, sous la pression des événements.

Comme vous le savez il est né le 15 août 1872, on vient de vous le dire, et son père était anglicisé.

Il est assez curieux qu'il ait passé les premières années dans un couvent de nonnes irlandaises, à Darjeeeling. Son père voulait absolument en faire un fonctionnaire indien au service de l'Inde anglaise et il n'y avait pas d'autre solution pour lui. Ses fils devaient être au service de la Grande-Bretagne qui représentait le progrès, qui représentait l'avenir du monde. Aussi, bientôt la famille part-elle pour l'Angleterre et le petit Aurobindo est placé dans une famille de pasteurs à Manchester.Il n'y reste pas très longtemps et, à l'âge de 12 ans, il entre à St. Paul's School à Londres où il apprend très facilement le latin et le grec. Il se met aussi au français.

C'est à cette époque qu'il a une première intuition, peut-être très fugitive, mais une première impression tout de même profonde de ce que pourra être son message et de ce que pourra être sa conduite future. Il décide déjà, à cet âge de 12 ans à peine, de se consacrer aux autres et de consacrer sa vie à l'Inde, pour l'Inde, cette Inde qu'il connaissait à peine, qu'il avait quittée ayant quatre ou cinq ans, et dont il ne savait même pas la langue (il ne savait que l'anglais et trois ou quatre mots de bengali).

Peu après, il reçoit une bourse de 80 Livres, et il entre au "King's College" à Cambridge où, entre autres, il étudie beaucoup les Grecs. Il s'intéresse tout particulièrement à Platon avec une prédilection particulière pour Le Banquet et La République. Il s'intéresse aussi à Plotin, qu'il lira attentivement. Il n'y a pas de doute que certains passages de La Vie Divine, son oeuvre principale, rappellent Plotin. Il étudie aussi Héraclite et, plus tard, il nous donnera un essai très lumineux sur ce philosophe grec.Il a négligé de se présenter à l'épreuve d'équitation et, sous ce prétexte, il ne peut pas recevoir la licence pour devenir un fonctionnaire indien au service de l'Angleterre.

En I893 il rentre dans l'Inde ; il a 21 ans. Après quatorze années passées en Angleterre, lorsqu'il arrive à Bombay, il a sa première grande expérience spirituelle. En approchant du port et le bateau entrant lentement dans la rade, une impression de paix, de sérénité, de contentement fond sur lui. Durant des mois, il est véritablement dans un état de plénitude extraordinaire qu'il n'avait jamais ressenti jusque-là.

Il avait rencontré, grâce à des amis à Londres, le Mahârâdjâ de Barodâ. Il entre à son service et, durant de nombreuses années, il se consacre à l'État de Barodâ. Il occupe différents postes : professeur, secrétaire privé du Mahârâdjâ, et même à un moment donné il sera principal du collège.

En 1901 il se marie. Il épouse Mrinâlini Bose, et il se rend avec elle et sa soeur pendant quelques semaines dans les Himâlayas. Ce séjour a pour lui une grande importance spirituelle. Nous ne savons rien de ses expériences ; il n'a jamais expliqué ce qui s'était passé à ce moment-là, mais toujours est-il que lorsqu'il rentre à Barodâ, un changement s'est opéré en lui et il commence les premiers rudiments du yoga, notamment des exercices de prânâyâma. C'est aussi à peu près vers cette époque, 1902, qu'il a ses premiers contacts avec les mouvements révolutionnaires au Bengale. En 1903, il visite le Kashmir, où il a également cette impression de paix, de sérénité qu'il avait connue en arrivant sur sa terre natale; elle fond sur lui lorsqu'il se promène sur les montagnes qui avoisinent Srînagar.

Le 30 août 1905 il écrit à sa femme une lettre demeurée célèbre et que l'on possède grâce aux archives de la police anglaise. Il lui dit qu'une destinée spéciale l'appelle, qu'il n'est pas un homme comme tous les autres, qu'il s'est marié, c'est vrai, mais qu'il lui demande de le décharger de sa tâche de mari, ou bien de l'accompagner, d'être pour lui une compagne travaillant comme lui à une même cause. Cette lettre est très belle et très noble, et elle figurera certainement plus tard dans les biographies de Sri Aurobindo.

Les contacts avec les révolutionnaires deviennent de plus en plus étroits. Il prend un congé et se rend à Calcutta. Cette époque est la deuxième période importante de sa vie. Il la passe dans des discours, dans des contacts avec des révolutionnaires et dans la fondation d'un journal demeuré célèbre Bandé Mâtaram où il expose, comme moyen d'action politique, - et ce point est important, - les principes de la résistance passive, que Gândhî devait plus tard appliquer, en leur donnant une portée religieuse et morale. A cette même époque, rappelez-vous, Gândhî est en Afrique : il organise la résistance contre les États racistes de l'Afrique du Sud où les Indiens étaient très nombreux, et il ne rentre en Inde qu'à la veille de la première guerre mondiale.

Sri Aurobindo, à cette époque, inspire véritablement et stimule le mouvement révolutionnaire. Il en est, en quelque sorte, l'éminence grise, car il n'apparaît jamais directement sur la scène si ce n'est par des articles de journaux et quelques discours.

En décembre 1907, rencontre très importante : un Vishnouïte mahratte, Lélé, vient vers lui ; c'est un yogî. Je vous l'ai dit, Sri Aurobindo avait déjà commencé certains exercices de yoga, car il croyait par ce yoga emmagasiner des énergies spirituelles pour son action politique. Il expose à Lélé l'état dans lequel il se trouve ; il lui expose aussi les difficultés qu'il éprouve à traverser certains états spirituels, et Lélé le guide. Cette rencontre a une grande signification pour Sri Aurobindo qui se fixe alors une ligne de conduite définitive. Toutefois, il est bon que vous sachiez que Sri Aurobindo n'a pas eu véritablement de gourou, bien qu'il ait reçu des conseils de Lélé. Il l'a répété et tous les témoignages concordent. C'est un point très important. Sri Aurobindo est redevable à Lélé du silence mental. Il reçut de lui des instructions qui lui permirent, après trois jours de concentration exclusive, de faire le vide total dans son esprit.

A partir de ce moment, Sri Aurobindo fut le maître de ses pensées ; il en connaissait l'origine, les admettait ou les rejetait à volonté. Ceci se passait en 1908. Peu de jours après, Sri Aurobindo doit faire un important discours. Et devant ce vide complet, il demande à Lélé comment il va parler. Lélé lui répond de ne pas s'inquiéter, de saluer l'auditoire, d'attendre, et que la parole lui viendrait d'une source plus haute. Sri Aurobindo paraît et il fait le plus grand, le plus beau discours de sa carrière politique.

Le 5 mai 1908, il est arrêté à Calcutta et passe un an à la prison d'Alipore.

Ce séjour en prison est déterminant ; c'est durant cette époque qu'il étudie la Guîtâ et les Oupanishad, et qu'il comprend définitivement que la politique n'est pas sa voie. Il traversera la politique, il l'inspirera, mais il a devant lui un but beaucoup plus grand qui s'ouvre durant ce séjour.Lorsqu'il en sort, le 30 mai 1909, il fait un discours, le discours d'Outtarpârâ, qui est en quelque sorte un discours d'adieu à son travail révolutionnaire.

Outre le conseil de Nivéditâ, qui lui faisait prévoir une arrestation prochaine, une voix l'incite à aller à Chandernagor dans l'Inde française, et, très peu de temps après, une même voix intérieure (car il s'abandonnait aux conseils de Lélé qui lui avait dit : « Faites le vide en vous, ne pensez pas, laissez-vous inspirer. ») lui intime l'ordre de quitter Chandernagor, qui n'est pas très éloignée de Calcutta, et de se rendre à Pondichéry. Il rentre pour quelques minutes chez lui; il prend toutes ses affaires et il monte sur le Dupleix, premier bateau en partance pour Pondichéry, où il arrive le 4 avril 1910.Il ne quitte plus Pondichéry, comme vous savez, durant 40 ans.

C'est la quatrième période dans cette vie exemplaire de Sri Aurobindo, la période du penseur, du yogî et de l'éducateur.Son activité durant ce temps est absolument prodigieuse. De 1910 à 1914 il étudie, il médite, il pratique le yoga. En 1910 il avait reçu la visite de Paul Richard. Cette visite n'a pas de suite ; toutefois, Paul Richard, qui était pasteur protestant, avait été fortement frappé et influencé par la personnalité et la doctrine de Sri Aurobindo auprès duquel il était resté durant quelques semaines.

Il revient vers lui en 1914 et c'est alors, vous le savez, qu'on décide de créer la revue Arya. Mais peu de temps après la guerre éclate et Paul Richard rentre en France.Voilà Sri Aurobindo devant un dilemme. Il croyait avoir des collaborateurs pour faire une revue et il est obligé de la faire à lui tout seul. Il l'a dit et l'a répété à plusieurs reprises, à cette époque et plus tard « Je n'étais pas un philosophe; je ne suis pas un philosophe, et voilà que j'étais obligé d'écrire de la philosophie ». En effet, un programme avait été tracé et il l'a rempli - il l'a rempli si bien qu'aujourd'hui la collection de l'Arya, qui est d'ailleurs rarissime, comporte sept gros volumes où ont paru la plupart de ses oeuvres. La principale, c'est La Vie Divine, qui paraît en librairie ces jours-ci, (du moins le premier volume).

Sri Aurobindo, à ce moment-là, avait devant lui un plan qui était extrêmement bien tracé et qu'il avait probablement déjà vu durant son séjour en prison. Il voulait une base métaphysique, il l'a écrite, c'est La Vie Divine ; il voulait une doctrine qui appuie cette métaphysique du côté de la société, du côté du collectivisme, c'est The Human Cycle (Le Cycle Humain) qui n'a pas encore été traduit jusqu'ici, qui est très important. Les années passent, années d'étude, de méditation, de yoga également.

Brusquement, le 24 novembre 1926, Sri Aurobindo reçoit l'expérience décisive de sa vie. Il n'en a guère parlé, mais nous savons que ce jour-là il est comblé par une visitation extraordinaire qui l'incite à se retirer complètement de la vie de l'Ashram, à se retirer, non seulement intellectuellement de ses disciples avec lequels il conversait jusque-là, mais également physiquement, car il restera dans la réclusion durant de longues années. C'est alors qu'il décide de confier totalement la direction spirituelle et matérielle de l'Ashram à Madame Mira Alfassa, celle que tout le monde appelle La Mère, et qui était venue en 1920 rejoindre définitivement Sri Aurobindo.

Toutefois, Sri Aurobindo correspond avec ses disciples. Il a choisi cette méthode ; il leur écrit des lettres et répond à leurs questions. En 1939, il revoit La Vie Divine et c'est la version que vous pourrez lire dans le premier volume qui vient de paraître.

Pendant la guerre de 1939 à 1945, sous la pression des événements, l'Ashram se transforme et ouvre une école. Il y a en effet beaucoup d'enfants qui sont venus rejoindre leurs parents à l'Ashram. L'Inde est sous la menace japonaise et Pondichéry est devenue une sorte de refuge. Sri Aurobindo s'intéresse beaucoup au problème de l'éducation et il conçoit ce qui est devenu aujourd'hui le Centre International d'Éducation Sri Aurobindo où l'on enseigne de nombreuses disciplines, en s'inspirant des grands idéaux tels qu'ils s'expriment dans La Vie Divine et dans toutes les autres oeuvres que je viens de vous citer.

Le 15 août 1947, jour de l'Indépendance de l'Inde et fête anniversaire de Sri Aurobindo, celui-ci fait une importante déclaration. M. Râmachandran vous en a donné quelques extraits, je ne reviens pas sur cette déclaration. Le 5 décembre 1950, il y a cinq ans, il meurt à 78 ans, ayant refusé une opération des reins qui aurait peut-être pu le sauver.

Avant de terminer cette brève biographie, je voudrais parler de cette oeuvre extraordinaire si difficile mais qu'il considérait comme essentielle : Sâvitrî. Il s'agit d'un immense poème en vers libres, qu'il avait écrit au cours des années. C'est à Sâvitrî qu'il tenait le plus. Peu de temps avant sa mort, peut-être un an ou un an et demi avant celle-ci, il avait déjà eu une première atteinte du mal qui devait l'emporter. Grâce à ses puissances de yogî il avait pu arrêter le mal afin de terminer Sâvitrî. Il la termina et le mal le réenvahissant, il meurt donc le 5 décembre 1950, peu de semaines après avoir écrit la dernière ligne, mis le dernier point à cette oeuvre.

Je ne pourrai m'étendre ici sur Sâvitrî. Étant donné l'insistance que Sri Aurobindo a mise pour nous dire qu'il avait déposé en elle l'essentiel de sa pensée, il faudra bien que nous essayions un jour de la traduire en français. Du point de vue de la langue elle est tenue pour un monument littéraire, car la langue anglaise de Sri Aurobindo était très belle et il est considéré comme un grand prosateur. Sâvitrî, en vers libres, je vous l'ai dit, est d'une lecture difficile et sa traduction ne sera pas aisée. Certains ont comparé cette oeuvre à La Divine Comédie, car, en effet, il s'agit d'une légende ou d'un mythe dans lequel il traduit ses expériences spirituelles, mais c'est également une oeuvre poétique au sens propre du mot.

Sri Aurobindo avait un sens très aigu de la poésie ; il l'aimait beaucoup; dès son jeune âge il écrivait de la poésie ; on avait même trouvé des poèmes en grec ancien, à Pondichéry, lors d'une perquisition de police, peu après son arrivée dans cette ancienne possession française. Cette oeuvre paraîtra peut-être un jour, et vous donnera probablement la clé définitive de ses expériences et également de son message. En attendant, le début de La Vie Divine vient de paraître, je vous l'ai dit, et je ne crois pas mieux terminer qu'en vous lisant les premières lignes de cette oeuvre :

« La première préoccupation de l'homme dès que s'éveille sa pensée, et, semble-t-il, sa préoccupation inévitable et ultime, car elle survit aux plus longues périodes de scepticisme et revient après chaque exil, est aussi la plus haute que puisse concevoir sa pensée. Elle se manifeste dans la divination du Divin, dans l'élan vers la perfection, dans la recherche de la Vérité pure et de la Béatitude sans mélange, dans le sentiment d'une immortalité secrète."Les aurores anciennes de la connaissance humaine nous ont laissé leur témoignage de cette aspiration constante; nous voyons aujourd'hui une humanité rassasiée, mais non pas satisfaite, par une analyse victorieuse des aspects extérieurs de la Nature, se préparer à retourner à ses aspirations premières. La formule primitive de la Sagesse promet d'en être aussi l'ultime : Dieu, Lumière, Liberté, Immortalité. »

(D'autres allocutions de cette importante séance commémorative seront également publiées au fur et à mesure).

Le samadhi, lieu de méditation où reposent les corps de Sri Aurobindo et de la Mère

Notes biographiques d'un Révolutionnaire, Yogi, Philosophe, Poète, un Visionnaire de l'Evolution :

SRI AUROBINDO est né le 15 août 1872 à Calcutta. Dès l'âge de sept ans, son père médecin, l'envoie faire ses études en Angleterre. Après treize années de vie matérielle très difficile, à l'âge de vingt ans, il quitte Cambridge couvert de prix (anglais, français, latin et grec), mais renonce à une carrière administrative dans une Inde occupée par l'Angleterre. Lors de l’examen final, il refuse en effet de se présenter à l’épreuve d'équitation, ce qui lui vaut d'être éliminé.

Il revient dans son pays pour trouver la situation politique et sociale de l'Inde profondément choquante et injuste. Après quelques années partagées entre un poste de professeur de français et d'anglais à l'Université d'état de Baroda (dont il deviendra vice doyen), et le secrétariat particulier du Maharadja de l'état, Sri Aurobindo quitte le Gujerat et s'installe en 1906 à Calcutta pour se lancer ouvertement dans le combat politique qui lui tient à cœur. Il commence parallèlement sa recherche intérieure, non pour s'évader dans les sphères supérieures, mais comme un pouvoir d'action dans ses activités révolutionnaires contre l'occupant anglais. À la tête du quotidien Bande Mataram (« Salut à la Mère Inde ») dont l'influence est considérable, leader acclamé dans la lutte pour l'indépendance, il y exprime une propagande révolutionnaire visant à réveiller et à soutenir le peuple indien pour conquérir l'indépendance en sapant les fondements du gouvernement britannique. Si la non-coopération et la résistance passive sont ses armes principales, il n'est pas contre le recours également à d'autres armes plus radicales pour libérer l'Inde de l'envahisseur. C'est ainsi qu'il sera bientôt accusé d'avoir participé à un attentat contre un magistrat britannique et passera un an en prison en attendant son procès.

Ce sera le tournant de sa vie. Il se plonge dans la méditation et le yoga. De sa vie intérieure et de ses préoccupations spirituelles déboucheront une philosophie plus large que ses objectifs initiaux. De la libération de l'Inde, il passe à une philosophie axée sur l'avenir de l'homme, l'âge nouveau de l'Esprit et l'apparition d'une espèce nouvelle, « l’homme après l’homme ». Acquitté mais recherché par la police, il se réfugie à Pondichéry, alors comptoir français. Nivedita (Margareth Noble, la grande disciple de Vivekananda), complice et collaboratrice de Sri Aurobindo, organise et maquille la fuite afin que tout se déroule pour le mieux.

Il arrive le 4 Avril 1910 à Pondichéry et c'est en 1926 qu'il rompt totalement avec sa vie passée et s'absorbe dans la pratique du Yoga Intégral. Il n'apparaît désormais plus que trois ou quatre fois en public par an. Là commence son vrai travail, la « descente » à la racine du problème humain, dans la conscience cellulaire qui recèle le secret de notre évolution future. C'est durant cette période qu'il écrira ses œuvres maîtresses, tout en tentant inlassablement d'expliquer aux quelques disciples réunis autour de lui, la vraie dimension de son travail. Il composera également son grand poème épique : "Savitri", où il y décrit son chemin sans chemin, le Yoga dans la Matière.

En 1950, le 5 Décembre, Sri Aurobindo quitte son corps, laissant à la Mère, sa compagne, la tâche de continuer son œuvre.

Pour mieux connaître sa vie passionnante et approcher son yoga intégral, l'ouvrage de Satprem « Sri Aurobindo ou l'Aventure de la Conscience » est une parfaite introduction. Aux éditions Buchet-Chastel.