dimanche 13 mars 2011

Le pouvoir de la vision (article en plusieurs parties) - partie 3


Les lumières et les visions ne sont pas des hallucinations. Elles sont le signe d’une ouverture de la vision intérieure dont le centre est dans le front, entre les sourcils. Les lumières sont très souvent la première chose que l’on voit. Les lumières révèlent l’action ou le mouvement de forces subtiles qui appartiennent aux différents plans de l’être ; la couleur et la nuance de la lumière varient selon la nature de la force.

Le soleil est le symbole et le pouvoir de la Vérité intérieure ou supérieure ; le voir en méditation est un bon signe. La mer aussi est souvent symbolique, elle représente d’ordinaire la nature vitale, parfois l’étendue de la conscience en mouvement. Quand vous voyez un carré, c'est le symbole d'une création complète ; quand vous voyez un buffle se ruer vers vous sans vous atteindre et que vous avez l'impression d'avoir échappé à un grave danger, c'est une transcription. Quelque chose de réel s'est produit, que le mental a traduit par la charge sans effet du buffle; c'est une attaque d'une force hostile représentée par le buffle.

On doit laisser se développer l’ouverture de la vision, mais il n’est pas nécessaire d’accorder trop d’importance aux visions isolées, à moins qu’elles ne soient ou ne deviennent visiblement symboliques ou chargées de sens, ou encore qu’elles ne clarifient certains points dans la sâdhanâ.

Les visions subjectives peuvent être aussi réelles que la vue objective. La seule différence et que la seconde concerne des objets réels dans l’espace matériel, alors que les premières montrent des objets réels qui appartiennent à d’autres plans s’étendant vers le bas jusqu’au physique subtil. Même des visions symboliques sont réelles, dans la mesure où elles symbolisent des réalités. Les rêves eux-mêmes peuvent avoir une réalité dans le domaine subtil. Les visions ne sont irréelles que lorsqu’elles ne représentent rien de vrai dans le présent, le passé ou l’avenir.

Ce pouvoir de vision est parfois inné et habituel, même sans effort de développement. Il s’éveille parfois de lui-même et devient florissant, ou ne nécessite qu’un peu de pratique pour se développer ; il n’est pas forcement le signe d’une réalisation spirituelle, mais en général lorsque l’on commence, par la pratique du yoga, à aller au-dedans et à y vivre, le pouvoir de la vision subtile s’éveille plus ou moins. Mais cela ne se produit pas toujours facilement, surtout si on a été accoutumé à vivre plutôt dans l’intellect ou dans une conscience vitale extérieure.

Tout ce que l'on peut voir les yeux fermés, on peut aussi le voir les yeux ouverts. Il suffit que la vision intérieure s'étende à la conscience physique subtile pour que cela se produise.

Extrait de Lettres sur le Yoga, Tome 4